souvenirs retrouvés de kiki de montparnasse

1 août 2011

Kiki de Montparnasse, de son vrai nom Esnestine Prin, est née en 1901. Enfant illégitime,  Kiki gagne sa légitimité en 1929 en devenant  la reine de Montparnasse.

La muse et égérie  des artistes de  Montparnasse comme Man Ray, Foujita, Kisling a commencé sa vie sur le macadam :  sa mère a accouché, accroupie, sur un trottoir  de Châtillon-sur-Seine, en Bourgogne Kiki publie pour la première fois ses souvenirs en 1929. Ernest Hemingway aime tellement ce livre qu’il en écrit la préface. Quelques soixante-cinq ans plus tard, une nouvelle version de ses souvenirs, moins édulcorée que la précédente, écrite en 1938, réapparaît.  Les éditions  José Corti publient en 2005, sous le titre de « Souvenirs retrouvés », cette tranche de vie et d’histoire collective.

Dans un style  bref, concis, ciselé, Kiki  évoque avec gouaille, pudeur et impudeur, sa  vie de sa naissance jusqu’à sa rencontre avec son dernier compagnon, André Laroque.

Née dans une très grande pauvreté, Kiki sera recueillie comme cinq autres enfants par sa grand-mère maternelle. La mère de Kiki fait venir sa fille  à  Paris,  à l ‘âge de douze ans,  pour   qu’elle apprenne le même métier que le sien : lino-typiste.  À treize ans et un jour, kiki retirée de l’école par sa mère, enchaîne les petits boulots :  bonne, dans un atelier de brochage de livres.  Kiki n’a qu’une ambition, rencontrer des artistes. Elle écrit dés l’âge de treize ans à propos des hommes : Il ne pouvait être que poète, peintre ou théatreux. En dehors de ces trois professions, je n’admettais aucun autre mortel. À quinze ans, elle pose nue pour un peintre, sa mère l’apprend et la met à la porte.  Un nouveau monde s’ouvre à elle : celui des artistes de Montparnasse. Aujourd’hui célébrés et reconnus,beaucoup  de peintres, comme Soutine, Modigliani, sont  comme elle, dans la misère. Entre solidarités, amitiés et relations amoureuses, Kiki  se fait une place  dans le Paris de l’entre-deux-guerres et retrouve ses amis artistes au café de la Rotonde : Je vais maintenant  souvent à la Rotonde; mais je n’ai pas le droit de pénétrer dans la grande salle. Le père Libian, le propriétaire, n’accepte ma clientèle qu’au bar, parce que je n’ai pas de chapeau-mais comme j’ai beaucoup d’amis peintres, çà me gêne d’être tenue à l’écart.

Pour gagner un peu d’argent, KIki croque le portrait de soldats américains et anglais. Kiki, danseuse, chanteuse, tenancière de cabaret mais aussi peintre, écrivain s’éteint  en 1953, à l’âge de cinquante deux ans. À son inhumation au cimetière parisien de Thiais, un seul est présent : l’artiste-peintre Foujita. Dans ces «Souvenirs retrouvés »  devenu témoignage posthume, Kiki de Montparnasse  rejoint  Ernestine Prin et se révèle comme un  véritable écrivain.

Références bibliographiques : Souvenirs retrouvés de Kiki. Éditions José Corti, 2005.

Tags : , , , , , | Catégorie : livres

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Vous pouvez utiliser ces balises et attributs HTML : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <strike> <strong>